Création de Satu Maaraten, Image : Motsdemode
J’en ai mis du temps à revenir vers vous au sujet de mon séjour à Hyères, mais le temps justement m’a manqué.
J’avais très envie de débriefer de Hyères avec vous… Hyères ? Oui le Festival de la mode et la photographie créé par Jean Pierre Blanc, et qui se tient chaque année au printemps, quand il fait beau et que les couleurs jaillissent dans les rues.
Enfin devrais-je dire : censé faire beau. Eh oui, ce fut une édition pluvieuse et grise. Donc pas de chill pelouse à la Villa Noailles, pas de spartiates aux pieds, pas de shorts ni de lunettes de soleil, pas de jolies photos de street style, pas de looks déments, pas de lunch en terrasse… Je continue ?
Une session un peu morose coté météo mais semble t-il très active point de vue fréquentation, le festival est devenu un lieu de rencontres et d’expression pour les passionnés de mode et de photographie, pour les professionnels, pour les marques (Chloé, Galeries Lafayette, l’Oréal Professionnel, Lacoste) sans qui j’en conviens le festival n’aurait pas les moyens de ses ambitions. Un petit regret toutefois : le manque d’infrastructure pour un festival pluvieux, qui sans tentes, ni parapluie n’invite ni à la rencontre avec les créateurs ni au network avec les invités. Et une mention spéciale à l’équipe sans faille du 2ème bureau, Martial, Valérie et Marie-Laure qui sont des interlocuteurs extras et patients. Et au jury Félipe I LOVE YOU voila c’est dit d’une grande qualité.
Passons l’à-propos et revenons à nos moutons : les finalistes et les grands gagnants de cette nouvelle édition du FIMPH. Mes coups de coeur étaient réservés à la française Marion de Raucourt pour son univers et son style, et à l’allemande Yvonne Poei-Yie Kwok très inspirée par la 3D et l’univers de Viktor & Rolf, et qui fait preuve d’un véritable savoir-faire en associant l’artisanat aux techniques modernes à sa disposition.
Ni l’une ni l’autre ne l’ont emporté malheureusement, mais il faut noter que la compétition était sévère, et si j’admets que le mélange collections homme / collections femme me dérange toujours un peu (à mon sens ce n’est pas le même travail, donc il me semble difficile de les confronter), je dois dire que cette saison, le niveau était plutôt élevé. Dans l’ensemble – et j’ignore si les écoles de mode aujourd’hui travaillent dans ce sens – chaque styliste comptant parmi les finalistes semblait avoir intégré une approche commerciale. Nous n’étions ni dans l’artifice ni dans la démesure ni dans l’à peu près, nous étions dans la mode et la couture fabricables voire commercialisables. Le show-room des stylistes est toujours un moment passionnant pour découvrir les collections et leurs auteurs, mais le défilé est toujours une véritable découverte : il permet au vêtement de s’exprimer, et la D.A absolument canon de Maida Gregory-Boina, de le sublimer. Dans le cas présent, il a parfaitement su mettre en valeur le travail de Satu Maaranen, la lauréate du Grand Prix du festival. Ses 15 000 euros lui permettront de créer sa prochaine collection et en parallèle, elle se voit offrir une collab avec Petit Bateau et un espace d’exposition éphémère aux Galeries Lafayette. La parfaite illustration qu’un festival de mode, fervent militant de la création, ne peux plus se passer de cette dimension économique et commerciale désormais.
Festival International de la Mode et de la Photographie.
Edition 2014 : Réglement disponible à partir du 29 octobre 2013.
Visiter la Villa Noailles
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